Khalid Ait Taleb « Aujourd’hui, on peut dire qu’il n’existe pas un seul Marocain exclu de la couverture médicale. »
Invité le dimanche 14 janvier sur les plateaux de Medi 1TV, le Ministre de la Santé et de la Protection Sociale, Khalid Ait Taleb, a répondu aux questions concernant la réforme du système de santé au Maroc.
Le chantier de la CSU :
Le ministre de la Santé a souligné l’engagement du Maroc dans la réforme de son système de santé. L’occasion fut un rappel de l’évolution progressive et stratégique des soins de santé depuis l’adoption de la loi n°65-00 en 2002, qui a initié le grand chantier de la Couverture Médicale de Base (CMB). La première étape, mise en œuvre en 2005, concernait l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO) pour les employés et les retraités des secteurs public et privé. L’évolution s’est poursuivie avec le lancement du Régime d’Assistance Médicale (RAMED) en 2008, ciblant la population défavorisée, et l’extension de l’AMO aux étudiants en 2016 et aux travailleurs non-salariés en 2018. Enfin, en 2024, le Maroc franchira une nouvelle étape avec l’introduction de l’AMO Chamil. Pour rappel, est considérée AMO tachamil toute personne capable de payer ses cotisations AMO toute personne n’exerçant aucune activité rémunérée ou non, dont le score issu du registre social unifié (RSU) dépasse le seuil ouvrant droit à l’AMO Tadamon. »
Khalid Ait Taleb a affirmé : « Le chantier de la protection sociale, tel que voulu par Sa Majesté, a atteint son objectif. Ce projet a permis à 22 millions de bénéficier de l’AMO. Aujourd’hui, on peut dire qu’il n’existe pas un seul Marocain exclu de la couverture médicale. Chaque citoyen devrait se retrouver dans une catégorie AMO : AMO Tadamoune, AMO TNS ou AMO Salarié. »
Transition du RAMED à l’AMO :
Le passage délicat du RAMED à l’AMO Tadamoune a entraîné un réajustement des bénéficiaires, avec environ un million de personnes ne remplissant pas les critères, redirigées vers l’AMO Chamil. Ce changement de focalisation, des revenus vers les dépenses, vise une distribution plus équitable des ressources. De plus, le ministre de la Santé a souligné que le ministère avait pris des mesures pour assurer la continuité des soins pour les malades graves, tout en incitant les citoyens à s’inscrire sans attendre pour bénéficier de l’AMO Chamil.
Le manque de ressources humaines
Le ministre a évoqué le manque de ressources humaines. Selon lui, le nombre de médecins formés au Maroc, qui est de 1 500 par an, est insuffisant, d’autant plus que 600 d’entre eux partent à l’étranger. Face au double défi de la pénurie de professionnels de santé et de l’émigration des compétences, l’État marocain a pris des initiatives concrètes, notamment la réduction de la durée de la formation médicale de sept à six ans et la création de nouveaux centres de formation, un par région, pour former médecins et infirmiers.
La valorisation des ressources humaines, pierre angulaire du secteur
En réponse aux sceptiques, le ministre a rappelé que les lois 08.22 et 09.22 constituaient des réponses robustes face aux critiques, marquant un engagement royal envers une réforme historique du système de santé marocain. Cette réforme met en exergue la valorisation des ressources humaines, considérées comme la pierre angulaire du secteur. Les professionnels de la santé bénéficient ainsi de spécificités et d’avantages préservés par le statut de la fonction publique, y compris des compensations liées à l’éloignement et à la performance, des privilèges qui les distinguent dans le paysage professionnel marocain.