Éclairage sur l’Évolution de l’AMO au Maroc avec M. Hassan Boubrik, DG de la CNSS
Sous la conduite du Roi Mohammed VI, le Royaume a entrepris un chantier colossal de généralisation de la protection sociale. L’Assurance Maladie Obligatoire (AMO) émerge comme une pierre angulaire vers une couverture sanitaire universelle. Lors d’une récente interview accordée par M. Hassan Boubrik, Directeur Général de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS), à Médias24, des éclaircissements importants ont été apportés sur les progrès et les défis de ce nouveau système de santé.
L’AMO, qui englobe désormais tous les Marocains, est le fruit d’un travail acharné en matière de législation et de mise en œuvre opérationnelle. Comme l’a souligné M. Boubrik, tous les dispositifs nécessaires sont en place, assurant ainsi que personne n’est exclu de cette couverture médicale essentielle. Que vous soyez salarié, travailleur non salarié, membre de la population vulnérable ou même sans activité professionnelle, il existe un volet spécifique de l’AMO qui répond à vos besoins.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : avec environ 24 millions de personnes inscrites à l’AMO, le Maroc a franchi une étape majeure vers la réalisation de l’accès universel aux soins de santé. Pour rappel, le gestionnaire de l’AMO des salariés comptait 7,8 millions en 2021.
Sur le plan opérationnel, les résultats enregistrent une progression sans précédent. En 2023, la CNSS a traité près de 10 millions de dossiers de remboursement AMO, démontrant ainsi l’efficacité du système dans la gestion des demandes de remboursement. De plus, le récent lancement de l’AMO Achamil en janvier 2024 ouvre de nouvelles perspectives pour l’avenir de la santé au Maroc.
Malgré ces succès, M. Boubrik a souligné la nécessité de rester vigilant. La pérennité du système dépend de la capacité à maîtriser les dépenses de santé, notamment à travers l’optimisation des coûts des médicaments et des actes médicaux, ainsi que par des initiatives de prévention et de prise en charge précoce. Dans un contexte où les traitements innovants peuvent représenter un coût considérable, des décisions éclairées devront être prises pour assurer la viabilité financière du système.
Dans un monde où les systèmes de santé sont constamment mis à l’épreuve, la pérennité de notre système au Maroc repose sur des fondements solides, mais aussi sur une vision proactive de la santé. Comme l’a souligné M. Hassan Boubrik, DG de la CNSS, la maîtrise des dépenses de santé est cruciale, mais elle ne peut être atteinte sans un investissement significatif dans la prévention des maladies, en particulier le cancer.
La prévention est l’un des pilier sur lequel repose l’avenir de notre système de santé. En encourageant des modes de vie sains, en sensibilisant la population aux facteurs de risque et en facilitant l’accès aux programmes de dépistage, la charge de maladies évitables sera réduite.
Parallèlement à cela, la maîtrise des coûts des médicaments est un défi constant. Alors que les traitements innovants offrent de nouvelles opportunités pour améliorer les résultats de santé, ils peuvent également représenter un fardeau financier considérable. Selon le dernier rapport statistique AMO 2022, le coût moyen par dossier en 2022 est de 1 048 dhs, contre 906DH en 2015 et 1 032DH en 2019. C’est pourquoi des décisions éclairées doivent être prises pour garantir l’accessibilité des médicaments tout en préservant la viabilité financière du système.